Une autre lecture de l'image du vin nouveau
On a beaucoup parlé d'un déversement spectaculaire de l'Esprit...
Qu'en est-il ? Et que sont ces outres neuves ? Voyons ce qu'en dit Jésus.
Le vin nouveau
Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres… (Marc 2:22a)
Le vin nouveau est une expression qui a beaucoup été prononcée depuis le réveil évangélique des années 70. Le pentecôtisme, en autres, a utilisé cette image pour décrire une manifestation visible du Saint-Esprit, une nouvelle Pentecôte. Ce terme vin nouveau est même souvent associé au Réveil, désignant une transformation rapide et intense de l’Église, impactant jusqu’à la société, où les gens auraient une soudaine soif de Dieu et se regroupent pour se convertir en masse et où des signes apparaissent en multitude : guérisons, miracles, etc.
Le vin nouveau est une réalité spirituelle. Jésus semble parler de sa venue sur terre comme d’un vin céleste qui vient tout juste d’être fabriqué. Celui-ci pourrait rompre des outres ayant déjà servi car il est probable qu’il fermente encore. Jésus nous enseigne le parallèle entre ce vin nouveau et les invités d’une noce. Il répond en fait à une question sur le fait que ses disciples ne jeûnent pas et lui leur répond :
Les amis de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent jeûner. Les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ce jour-là. (Marc 2:19-20)
Le vin nouveau, c’est Jésus. Jésus avec eux !
Voyez, le vin nouveau, c’est Jésus. Jésus avec eux ! Et la réjouissance (l’effervescence) que ce moment procure. Il ne s’agit pas simplement d’un déversement de l’Esprit qui nous donnerait des “choses” : c’est une noce festive à laquelle il nous invite à participer comme amis de l’Époux. Le vin est celui des noces de l’Agneau. La réalité spirituelle de ce vin nouveau est une relation personnelle de joie avec le Christ au milieu de nous. Cette joie ne peut être contenue, et le Christ ne peut être contenu. Et surtout pas dans les limites religieuses (ici, le jeûne). Personne ne songerait à faire jeûner les invités d’un mariage ! Chaque chose en son temps.
Les outres
Personne ne verse du vin qui fermente encore dans de vieilles outres, sinon le vin nouveau les fait éclater, et voilà le vin perdu, et les outres aussi. A vin nouveau, outres neuves ! (Marc 2:22, Semeur)
Prenons également les outres comme une réalité spirituelle. Car beaucoup ont interprété cette parole pour justifier la nouveauté de leur mouvement, de leur ministère, de leur méthode. Mais Jésus ne cherche pas de meilleures méthodes, il cherche de meilleurs hommes. Ce ne sont pas nos façons de faire qui sont concernées mais nos cœurs.
Jésus ne cherche pas de meilleures méthodes, il cherche de meilleurs hommes.
En début de texte, Jésus constate les critiques émises par ses opposants envers ses disciples qui ne respecteraient pas les traditions. Il voit les cœurs indisposés par la religiosité qui veulent enfermer la vie de Christ dans un schéma. Jésus les avertit qu’une telle attitude de cœur ne pourra pas le recevoir, ni son Royaume.
Ainsi recevoir le Christ nécessite une outre neuve, un nouveau cœur, une nouvelle naissance.
A moins de renaître d’en haut, personne ne peut voir le royaume de Dieu. (Jean 3:3)
C’est une totale métamorphose intérieure qui est nécessaire pour recevoir Christ, sa joie, son Royaume, et non pas une simple nouveauté méthodologique. Nous n’avons pas besoin qu’il nous réforme, mais qu’il nous transforme.
Nous n’avons pas besoin qu’il nous réforme, mais qu’il nous transforme.
Nous faisons souvent ce raccourci car il nous paraît plus simple et plus spectaculaire de faire de nouveaux discours, de nouveaux chants, de nouveaux bâtiments, de nouvelles façons de faire que d’être changés dans notre être intérieur. Si nous améliorons le “bord de la coupe” beaucoup serons attirés par la nouveauté visible. C’est au contraire un chemin bien plus étroit que de se laisser attirer par ce qui nous fait abandonner nos anciennes voies rassurantes. Jésus invite chacun à renoncer à sa vie, à porter sa croix chaque jour et à le suivre là où il va.
Oui, Jésus fait toutes choses nouvelles. Il fait refleurir le désert, sa personne magnifique est un vin nouveau qui nous rempli d’ivresse de l’amour pour Lui. Déchirons nos cœurs et non nos vêtements ! Que nos cœurs soient prêts à l’accueillir et à le laisser couler en nous !