Secrets et merveilles du renoncement à soi
Il n'y a rien de plus erroné que de considérer le renoncement à soi-même comme un fardeau. Jésus en a fait une libération et une joie sans fin.
Une raison valable
Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ (Philippiens 3:8)
Quelle est la seule raison valable de renoncer à quelque-chose qui nous plaît, que nous possédons, que nous aimons ? Qui serait assez fou pour vendre ses biens, changer de vie et renoncer à ses ambitions ? La seule raison valable d’un tel renoncement c’est de le faire pour quelque-chose de meilleur.
Le véritable chrétien ne cherche pas à démontrer la force de sa propre volonté, sinon ce n’est qu’orgueil. Renoncer à soi-même ne se fait pas par esprit de sacrifice ou pour la gloire de la privation dans le but de paraître plus spirituel aux yeux des autres. Non, le véritable chrétien a trouvé un trésor : Christ. Ce trésor possède à ses yeux des attributs tellement plus excellents et plus éternels que tout le reste en perd son attrait. La valeur de la splendeur de Christ fait pâlir à ses yeux tout ce qui n’est pas Lui.
Librement et joyeusement
Le royaume des cieux ressemble à un trésor enfoui dans un champ. Un homme le découvre : il le cache de nouveau, s’en va, débordant de joie, vend tout ce qu’il possède et achète ce champ. (Matthieu 13:44)
Il est évident pour notre découvreur de Trésor que ce qu’il a trouvé lui procure une satisfaction bien supérieure à ce qu’il était et à ce qu’il possédait auparavant. Le renoncement à soi n’est donc pas une lourde pénitence religieuse, c’est un choix libre, évident et joyeux. Le chrétien qui renonce à lui-même pour suivre Jésus a le sourire aux lèvres et le bonheur dans le coeur. Personne ne le contraint, la plénitude de sa nouvelle condition s’impose d’elle-même. Il n’a pas un seul regard en arrière, la page est tournée sans aucun regret, lui permettant de courir en avant vers Celui qui s’est saisi de Lui.
Christ nous a rendu libres. Ce n’est certainement pas pour porter le joug de la religion ni pour plier sous les pressions de ce monde. Le chrétien est comme un prisonnier sans espérance à qui on annonce son acquittement. Renonçant à lui-même, il renonce à sa prison. Sa nouvelle condition est infiniment plus douce que la précédente.
Plus besoin de “devenir meilleur”
Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. (Galates 5:24)
Le monde et la religion des hommes marchent main dans la main pour faire croire à l’homme qu’il doit devenir meilleur. Tout le presse à s’élever et se glorifier en gravissant les marches du succès. Jésus lui, accomplit bien davantage : il nous invite à la crucifixion de notre “moi” (notre chair) pour renaître en Lui comme un être nouveau. L’homme né d’Esprit n’est alors plus le maître de son destin, et c’est une excellente nouvelle ! Pourquoi ?
Parce qu’il n’y a pas plus terrible tyran que soi-même ! Alors que notre capacité est limité, que notre constitution est fragile et que tant de choses échappent à notre “sagesse” humaine, comment pouvons-nous croire contrôler notre vie, comprendre toutes choses et faire toujours les bons choix ? Tous ceux qui vous disent “je n’obéis qu’à ma propre volonté” ont perdu la raison car le soi est sans aucun doute le plus mauvais des maîtres.
Au contraire, quel soulagement de pouvoir laisser sa vie dans les mains d’un Ami de confiance qui non seulement possède toute puissance et toute sagesse pour agir de la meilleure des manières, mais qui est également le plus aimant et bienveillant des maîtres ? Cet Ami, c’est Jésus-Christ.
Oh combien je laisse mourir sans regret cette chair faible, soumise à ses propres désirs malsains et ses ambitions sans valeur, pour revivre à celui qui me rend parfaitement libre ! Oui je suis libre des injonctions à devenir meilleur : Jésus l’est à ma place ! Je renonce à vouloir faire bonne figure, Christ me suffit !
Porter (enfin) du fruit
Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste un grain unique. Mais s’il meurt il porte du fruit en abondance. (Jean 12:24)
Renoncer à soi, c’est porter du fruit. Pour porter du fruit, il faut avoir renoncé à soi. Ce principe est immuable. Moins de moi c’est plus de Christ. Plus de Christ, c’est moins de moi. Combien sont ceux qui veulent porter du fruit dans le Royaume mais sont incapables de diminuer ? On ne voit qu’eux !
Préférons la joie de devenir un jour une grappe lourde de fruits spirituels, dont le maître de la vigne pourra se régaler lors des vendanges. Ce bonheur c’est (se) donner plutôt que chercher à recevoir. L’entourage d’un disciple qui porte du fruit ne peut que constater le résultat : cet homme ou cette femme possède quelque-chose qui ne vient pas de sa propre personne mais qui vient d’En-Haut, de cet Autre plein d’amour qu’il ou elle porte. Le monde n’a pas besoin de nous, mais de Christ en nous. Et lorsqu’ils Le verront, ils croiront.