Grandir en Christ

Ce que grandir veut dire dans le Royaume des cieux

Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit. (2 Corinthiens 3:18)

La maturité est mal comprise. Dans notre monde, cela signifie généralement gagner en influence, en expérience et en compétences. Il en est souvent de même dans les milieux religieux, malheureusement. Mais dans le Royaume des cieux, la maturité veut dire être transformés, étape par étape, pour être de plus en plus conformes à Christ. Pour cela, l’oeuvre de la Croix nous fait diminuer à nous-mêmes et fait grandir Christ en nous.

C’est pourquoi quelqu’un qui est plus mûr que moi dans la foi, quelqu’un qui est un “ancien” par rapport à moi sur ce chemin n’est pas quelqu’un qui a gravi les échelons de la reconnaissance humaine pour ses réalisations, si spirituelles soient-elles. Au contraire, celui qui me devance sur le chemin de la maturité est celui en qui le caractère de Christ est davantage reflété. C’est celui qui a davantage diminué à lui-même, souvent par les brisement et les épreuves, pour laisser Christ prendre davantage de place et transparaître dans les fissures de sa vie. Le disciple spirituellement mûr a appris jusque dans ses entrailles la toute-suffisance de Christ.

Pourquoi nous devons grandir spirituellement

Le prix de la victoire, c’est-à-dire une justice éternelle, est déjà préparé pour moi. Le Seigneur, le juste Juge, me le remettra au jour du jugement, et pas seulement à moi, mais à tous ceux qui, avec amour, attendent sa venue. (2 Timothée 4:8, Semeur)

La réponse est simple : parce que notre vie ici-bas n’est pas notre vraie vie ! En effet, nous sommes en préparation pour le Royaume éternel du Christ qui sera établi bientôt. C’est notre joyeuse espérance à nous qui sommes unis à Lui n’est-ce pas ? C’est pourquoi ce Jésus à qui nous avons offert notre vie agit comme un ouvrier qui va patiemment tailler Sa vigne comme Il le désire, faisant tomber nos branches mortes pour nous faire porter le fruit que le Maître Vigneron est en droit de récolter. Il est le potier, nous sommes l’argile entre ses mains.

La réalité est qu’un jour nous règnerons avec Lui dans les cieux : c’est pour cela que dans cette vie nous façonne dans l’adversité et non pas dans le confort. Nous sommes en pleine formation et notre héritage vaut bien plus que la richesse ou la gloire de ce monde. Nous n’avons pas de critère de réussite personnelle ici-bas : nous cheminons, nous tombons, nous apprenons. Rappelons-nous en effet que le Chemin du Christ est étroit et que la couronne est réservée pour ceux qui auront bu à sa coupe et gardé avec amour leur espérance jusqu’au bout.

Pourquoi l’épreuve ?

Toutes les branches qui portent du fruit, il les taille afin qu’elles produisent un fruit encore plus abondant. (Jean 15:2b, Semeur)

Maintenant que nous avons réalisé que la vie de disciple ne sera pas sans épreuves, observons-les pour mieux les comprendre et, je l’espère, pour nous aider à les traverser.

• D’abord, il est d’abord essentiel de comprendre que Jésus a toujours une raison pleine de sagesse de nous y confronter. Il nous fait grandir par amour et sachant parfaitement le résultat attendu pour notre être intérieur. Et la première raison de l’épreuve est pour nous fortifier.
• Ensuite sachons qu’il nous a précédé dans toutes nos épreuves. Aucune ne lui a été épargnée, de la tentation au brisement, de l’humiliation à la mort même.
• Enfin, il ne nous laisse jamais seuls. Il est là, pleinement présent et compatissant.

Si nous échouons à faire fructifier cette épreuve, sa patience et sa tendresse infinie le poussent à ne jamais se lasser de nous aimer. A nous de nous saisir de son enseignement, d’apprendre à vraiment lui faire confiance et à mettre en pratique même quand cela nous semble inconfortable, douloureux ou effrayant.

En tant que disciples, nous vivons des épreuves à petite échelle quotidiennement. Ce que j’appelle les “petits tests”. Ceux de la vie de tous les jours qui nous gardent attentifs. Sans ces petits tests, nous dériverions et nous retrouverions perdus et en danger sans nous en rendre compte. Ces petits tests sont la preuve qu’il veille sur nous avec attention.

Et puis il y a les “grands” tests. Les épreuves soudaines qui nous submergent : crise, deuil, maladie, échec, blessure, injustice… Ces circonstances qui semblent nous briser, aux perspectives humainement sombres voire desespérées. Ce sont des moments critiques. Notre foi est durement mise à l’épreuve mais elles portent en elles la vie de Christ et donneront à notre vie une toute nouvelle perspective. Le brisement est la marque d’un authentique disciple en pleine maturation. Et souvent la seule façon de réaliser pleinement que Christ nous suffit.

Parmi ces tests, nous serons confrontés aux tests d’humilité, de fidélité et d’intégrité.

Ce qui importe alors n’est jamais ce qui nous arrive. Mais comment nous réagissons à ce qui nous arrive : suivrons-nous l’enseignement du Christ ou nous obstinerons-nous à faire selon ce qui est juste à nos yeux ? Sa volonté ou la nôtre ? Allons-nous lâcher prise et lui faire confiance ou continuer à nous obstiner ? Voilà le genre de choix qui s’offre à nous dans ces épreuves. C’est une chose de dire “Seigneur, Seigneur” le dimanche, c’est autre chose de le laisser effectivement être Seigneur quand l’épreuve survient. Le disciple a appris non par la théorie, mais par la pratique. La pratique longue, éprouvante, et victorieuse.