Quel est le but de la vie chrétienne ?
J'aurais tellement voulu qu'on me pose cette question plus tôt.
La réponse change absolument tout. Pourtant, autant que je me souvienne, je ne l'ai jamais entendu abordée dans une église.
Qu’est-ce qui te motive le matin ?
Il y a un an environ, alors que je passais mon BAFA, un des animateurs de la session nous a invité à réfléchir à cette question : Qu’est-ce qui te motive à te lever le matin ?. Cette simple question m’a mis dans un état de stress intense. Je me suis rendu compte que je ne m’étais jamais vraiment posé la question en ces termes. C’est vrai ça ? Me suis-je dis. Qu’est-ce qui me motive à avancer dans cette vie ? Qu’est-ce qui m’anime dans chacune de mes journées ?
Je passais cette formation au BAFA au sein d’une association franchement militante et assez hostile à toute idée de religion. Le terrain idéal pour témoigner de Jésus, ai-je pensé en arrivant. J’étais motivé à saisir chaque occasion pour distiller le Christ au milieu de ce groupe d’une trentaine de jeunes (pour la plupart) qui n’auraient sans doute que peu d’occasion d’en entendre parler.
Mais comme souvent, Jésus ne cherche pas seulement à ce que nous fassions des choses pour lui , mais en lui. Mon expérience m’a montré que cela veut souvent dire qu’il va aussi se servir de nos circonstances pour nous apprendre quelque-chose à propos de lui.
Je ne me souviens pas exactement de ma réponse, mais je sais qu’elle a été assez évasive. J’ai éludé et essayé d’arranger la réalité qui était que je ne savais pas ce qui me faisait me lever le matin. Une participante a répondu ceci : “ce qui me fait me lever le matin ce sont mes enfants. Je me lève et je travaille pour eux, pour qu’ils aient une bonne vie.” J’ai trouvé sa réponse touchante et honorable. Elle était sincère. Moi j’étais un peu honteux…
Cette situation m’a mis devant une réalité : je n’avançais pas dans un but particulier. J’avais bien entendu des activités et des sources de motivation (famille, travail, ministère pour Jésus) qui faisaient sens pour moi. Mais Dieu voulais que je découvre mon but dans la vie.
Pourquoi les églises ne posent pas cette question ?
J’ai été élevé dans l’Église, j’ai grandi à l’école du dimanche. J’ai lu des centaines de livres, j’ai écouté des centaines de sermons. Mon père est pasteur. J’ai 45 ans d’église derrière moi. Et je n’ai jamais entendu cette question posée. Peut-être l’avez-vous abordée dans votre église et êtes vous capable d’y répondre ? Dans ce cas, vous êtes béni ! Mais la plupart du temps, vous ne l’entendrez pas beaucoup dans les communautés de toutes dénominations, dans les grandes conférences ou sur les bancs d’une école de théologie. Quel étrange état de fait. N’est-ce pas là quelque-chose de pourtant fondamental ?
Je cours vers le but… (Philippiens 3:14a)
En réalité, la question “Quel est le but de la vie chrétienne ?” est une question dangereuse. Celui qui serait capable d’y répondre serait animé d’une énergie certaine pour courir vers ce but et il deviendrait alors libre et autonome. On s’imagine sans peine combien cette question est à la racine de tout ce qui peut nous mettre en mouvement.
Parce que c’est une question dangereuse…
Lors de ma session BAFA, cette personne qui parlait de ses enfants comme de son but, je l’imaginais aisément se lever à l’aube pour leur préparer leur petit déjeuner. Elle s’assurerait sans doute que le frigo est toujours plein, que chacun de ses enfants sera correctement habillé pour aller à l’école. On pensera qu’elle donnera de son temps pour suivre leurs devoirs le soir, et que s’ils sont malades elle ne négligera pas de les soigner ou de les conduire au médecin. De la même façon, quelqu’un qui vit avec un but alignera toute sa vie avec ce but : son temps, ses pensées, son argent, son énergie seront alignés avec cette priorité.
Mettons-nous donc un instant à la place d’une organisation quelconque qui veut s’assurer de l’engagement de ses membres envers elle. Elle n’a que 2 choix : faire en sorte qu’elle soit elle-même le but de ses membres ou éluder la question du but suprême pour un but un peu moins grand mais qui permet de ne pas trop se poser de questions et de trouver une source de motivation pour rester et participer. Voilà pourquoi cette question du but de la vie chrétienne n’est que très rarement posée : car elle rend la personne motivée non pas par l’organisation mais par un but plus élevé, au risque qu’elle se mette à contester la direction prise ou à se mettre à la recherche d’autre chose de plus aligné avec le but.
Le Christ nous a rendus libres pour que nous connaissions la vraie liberté. C’est pourquoi tenez bon et ne vous laissez pas réduire à nouveau en esclavage. (Galates 5:1, Semeur)
Heureusement, le Christ nous rend libres. Ce qui veut dire que nous n’avons pas à être enfermés dans les 4 murs d’une doctrine ou d’une étiquette pour pouvoir avancer dans les pas de celui qui nous conduit. Le sens ultime de notre quête n’est pas la pratique d’une religion ou l’assiduité à des réunions.
Il n’y a qu’un seul but à la vie chrétienne
Cher ami chrétien, je peux te dire quel est ton but. Comment puis-je le savoir ? N’est-ce pas prétentieux de ma part ? Dieu n’a-t-il pas donné un but différent à chacun ? Je le sais car le but de la vie chrétienne est le même pour chacun et qu’il est écrit noir sur blanc dans la Bible. En réalité ce n’est même pas notre but, mais celui de Dieu lui-même. Mais alors quel est le but de Dieu ?
… pour que nous connaissions le secret de son plan. Ce plan, il l’a fixé d’avance, dans sa bonté, en Christ, pour conduire les temps vers l’accomplissement. Selon ce plan, tout ce qui est au ciel et tout ce qui est sur la terre doit être réuni sous le gouvernement du Christ. (Éphésiens 1:9-10, Semeur)
Le but de la vie chrétienne, c’est Christ. Notre destinée est une personne, notre source aussi. La vie chrétienne n’est pas une religion, un ministère, une œuvre ou de devenir quelqu’un. Notre vie est un homme. Comment est-ce possible ? Parce qu’avec le salut s’est produit un échange : à la Croix, Jésus a échangé sa vie pour la nôtre. Notre vie n’est plus notre vie, mais la sienne. Il n’y aura rien de plus important, ni de plus glorieux, ni de plus éternel que de vivre en Christ. Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi.
Chacun est appelé à être en harmonie avec le plan de Dieu de tout ramener sous le gouvernement de Christ.
A partir de là, chacun est appelé à être en harmonie avec le plan de Dieu de tout ramener sous le gouvernement de Christ. C’est la seule chose qui compte vraiment. Nous pouvons nous joindre au but suprême ou au contraire tenter d’y résister. Mais quoiqu’il arrive, celui-ci s’accomplira et “tout genou fléchira, toute langue confessera que Jésus-Christ est Seigneur”.
Afin qu’en toutes choses il ait le premier rang. (Colossiens 1:8b)
Alors autant que dès à présent, chaque matin tous ceux qui se disent chrétiens puissent proclamer et vivre que le but de leur vie, ce qui les motive en se levant, ce qui les anime tout au long de chaque journée, c’est Christ. Notre but est qu’il soit le premier partout, en commençant en nous. De cette manière, nous coopérerons avec ce que Dieu est déjà en train de faire, son divin et merveilleux plan de tout ramener à Jésus-Christ.
Ô Christ, je te donne la priorité dans ma vie, le premier rang. Je veux t’aimer du premier amour. Que tu règnes sur ma vie. Et qu’ainsi je coopère avec Dieu qui agit en cet instant même pour tout ramener sous ta Seigneurie. Oui, commence par ma vie dès maintenant. Que chaque matin je puisse dire : aujourd’hui mon but, c’est Christ.