Fruits ou succès (partie 1)
J'ai vu tant d'hommes et de femmes chercher à donner un sens à leur vie par la réussite. Elle est quantifiée par l'influence, la popularité, les likes, les followers, la multiplication de leurs activités. Le vrai chrétien est étranger à cela.
Fertile ou prospère
Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. (Jean 15:4-5)
La Bible foisonne d’images agricoles et ce n’est pas sans raison. Jésus faisait appel à ces réalités placées autour de nous dans le but de raconter Dieu et les principes son Royaume.
L’image du pied de vigne et des branches qui portent du fruit nous apprend ainsi des choses simples et concrètes :
- Produire du fruit ne dépend pas de nos capacités, mais de notre attachement à Jésus. La branche ne se force pas à produire des fruits, c’est sa raison d’être, pourvu qu’elle reste attachée au cep.
- La réalité est que nous sommes entièrement dépendants de Lui, ce qui veut dire que tout fruit qui serait produit d’une autre manière, notamment par des efforts humains, n’est pas un bon fruit de nature divine.
- Demeurer en Christ est une garantie de porter du bon fruit en abondance. Ce qui exclue que les fruits soient évalués comme étant le succès visible des hommes, puisque beaucoup de ceux qui croient en Christ vivront l’adversité.
Un fruit est une conséquence naturelle d’un attachement.
Qu’est-ce qu’un fruit ? Un fruit est une conséquence naturelle d’un attachement. Si je suis attaché à Christ, le fruit sera bon et éternel, qu’il soit ou non reconnu par les hommes. Le bon fruit perdurera au-delà de moi-même. A l’inverse si je m’attache à moi-même, oeuvrant à ma propre réussite —même sous prétexte de le faire pour Christ—, ce fruit sera amer.
Je connais des personnes dont la présence à elle seule suffit à rendre fertile le lieu où elles se trouvent. Comprenez-moi, ces personnes ne sont pas particulièrement populaires ou reconnues pour cela. La plupart du temps au contraire, personne ne s’aperçoit que c’est la présence de Dieu dans la vie de ces personnes qui fait croître discrètement mais efficacement les oeuvres de Dieu. Leur attachement à Christ est une source cachée. Et lorsque ces personnes s’en vont, parfois sans même une attention de leurs amis, les choses se mettent à flétrir lentement mais sûrement du fait de leur absence. Mais le Ciel connaît de telles personnes! Et certainement il vaut mieux être connu au Ciel que sur la terre.
Jésus lui-même n’a pas été particulièrement prospère dans son ministère terrestre. En 3 ans et demi de ministère, il a été souvent chassé et rejeté. Il n’avait pas de lieu où se reposer. Il a été renié et trahi par ceux qui lui étaient le plus proche. On lui a préféré un brigand lorsqu’il a fallu choisir quelqu’un à libérer. On l’a torturé et mis à mort comme le dernier des hommes et à ce moment-là il ne lui restait que quelques disciples découragés. Et pourtant, il a été l’être le plus fertile de l’Histoire : à chaque endroit où il passait les aveugles voyaient, les boîteux marchaient, les foules étaient nourries. Il était en communion parfaite avec Dieu et l’héritage qu’il a laissé à l’humanité entière est une alliance éternelle de salut et de grâce.
Dans chaque gland, il y a une forêt.
Le fruit porte en lui la vie : il s’y trouve une graine qui produira à nouveau un arbre, qui produira du fruit à son tour et ainsi de suite. La semence a été créée par Dieu pour se perpétuer. Le fruit nous parle d’éternité, de transmission, de ce qui est semé dans la terre des coeurs, de ce que Dieu voit déjà bien au-delà de nous dans les siècles à venir. Dans chaque gland, Dieu a mis la capacité naturelle à produire une forêt.
Considérez un chêne majestueux —certains font plus de 10m— et un immeuble de 3 étages construit par la main de l’homme. Le premier mettra sans doute un siècle à pousser, le second sera construit en quelques mois. Le chêne perpétuera son espèce sans intervention humaine et se multipliera aux rayons du soleil. L’immeuble sera célébré pour le génie humain qu’il a nécessité mais ne porte en lui aucune vie et doit être rigoureusement entretenu pour exister. Ainsi en est-il du fruit divin et du fruit humain : le fruit divin mettra du temps à se voir et croîtra naturellement, le fruit humain nécessite un effort colossal pour exister mais mourra dès que cet effort sera relâché. Qu’en est-il de nos oeuvres ? Sont-elles des conséquences de notre attachement à Christ ou sont-elles le résultat de notre génie tout humain ?
Père, sonde mon coeur et mes motivations… Je désire être certain que ce qui m’anime vient de mon attachement à toi. Je renonce à tout désir de me mettre en avant, guéris-moi de cela. Je sais que je suis fait pour porter du fruit si je demeure en toi et toi en moi. Fais de moi une terre fertile à tes oeuvres et à ton Royaume, que je sois reconnu ou non sur la terre. J’ai la joie de vivre fermement attaché au Dieu de la vie, fais couler en moi cette sève qui me rend la vie. Amen.